Wednesday, December 16, 2020

Chapitre VI. La Sibérie soviétique. La téléportation. Partie I.

           Albert réfléchit, comme s'il serait souvenu quelque chose, puis demanda:

          -Paul, est-ce que tu as appris à le faire longtemps?

          -J'étais libéré du camp de prisonniers à la suite de l'amnistie générale en 1953. J'avais aimé un endroit à proximité. J'avais appris qu'il y avait une maison qu'était à vendre pas cher au bord du village. Une idée m'était venue à l'esprit de vendre la maison in Tobolsk et déménager dans ce coin perdu à vivre ici jusqu'au bout. Je savais que cette maison est beaucoup moins chère que la maison in Tobolsk et j'avais grand besoin de l'argent. Si je raconte avec toutes les détailles ce que j'ai enduré, on pourrait écrire le deuxième livre "L’archipel du Goulag". L'être humain n'est pas parfait et j'avais un désir de venger. En endurant des épreuves comme ça et sans espoir de rester en vie, tout depuis le début étais-je innocent complètement. On m'a chopé en charge absurde d'espionnage de la même façon que beaucoup d'autres gens. Je n'ai pas de chance, car on m'a attrapé au moment quand la terreur sanglante n'avait pas encore eu le temps de prendre un tel élan et j'étais l'un des rares qui avaient mérité cette "honneur". Néanmoins, comme il s'est avéré après, j'avais eu beaucoup chance en fait. Car si la détention avait lieu trois-quatre ans plus tard, je serais exécuté contre un mur. Mais, comme la veuve de Mandelstam a exprimé l'idée une fois que "l'époque était encore végétarienne". Ils n'avaient pas encore tué Kirov à justifier leur repressions devant le peuple. Ils m'ont condamné à dix ans d’emprisonnement en camp et puis ils m'ont ajouté plusieurs ans encore déjà au camp. Je devais survivre et je me suis fait des amis avec les "voleurs dans la loi". Je ne peux pas me rendre compte jusqu'à présent, pourquoi compatissaient-ils avec moi et il est possible que je ne l'apprenne jamais. Je suppose que la même chose eut eu lieu comme d'habitude dans toute une société soviétique. Quelqu'un a réussi à joindre à la collectivité sans efforts, mais l'autre est plus intelligent, est plus fort, fait de son mieux, imite l'environnement social en tout, mais malgré tout, les gens autour parlent: "cet homme n'est pas le nôtre". Ce n'est que dans la vieillesse ai-je compris, pourquoi cela se produit. En utilisant les traditions du troupeau, l'État monstrueux surveille chaque personne du peuple à l'aide du peuple lui-même. Il n'y aurait assez de police ni secrète ni ouverte à contrôler tout le monde. Il n'y aurait pas assez d'argent pour ça. Néanmoins, il n'y a point besoin de cela. Le peuple est un troupeau qui paît soi-même, en persécutant tous ceux qui ont osé de se distinguer de quelqu'une manière. 

          Il est juste arrivé que ma manière de me comporter, les manifestations personnelles comme par exemple, la démarche, expression de la face  n'a pas dépassé leurs normes. Il est arrivé que les gens que je considérais comme les plus dangereux, ils sont devenus mes protecteurs, quoique c'était un cas rare qu'ils ont favorisé quelqu'un qui n'appartenait pas à leur caste, et je n'attendais rien de bon d'eux auparavant. 

          Mais l'État a ensuite décidé de faire des ajustements à son système d'esclavage. As-tu entendu parler de la "guerre des salopes"?

          -Presque tout le monde a l'entendu de cela dans notre temps.

          -La malnutrition constante, travail acharné, le froid, les intrigues dangereuses, nostalgie de la volonté - tout cela durait des années. Cela a affecté la psyché de chacun de tout le monde, à chaque personne de sa propre manière selon l'hérédité. J'ai commencé à remarquer des changements en moi aussi. C'était les rêves vifs, pressentiments qui se réalisaient souvent, la capabilité de lire les pensées des autres, la réaction interne inadéquate aux événements, le sentiment de la force et pouvoir qu'il me semblait, comme si je les n'aurais jamais, mais je sentais que je possède un trésor, je ne savais pas juste, où il se trouvait.

          L'automne de l'année 1949. Ce jour devait devenir le dernier jour de ma vie. En nuit, les matons ont donné le feu vert aux "salopes" pour tuer tout le monde dans notre baraque qui appartenait aux "voleurs dans la loi". La pression barométrique a fortement chuté ce jour-là, je l'ai appris du bien-être qui s'améliorait, comme si des certains canaux se sont ouverts dans mon corps et les sèves vitals qui avaient été enfermé auparavant, maintenant ils se sont précipités à résoudre des problèmes inconnus dans le corps. D'habitude évitais-je de confier aux gens l'information sur mon bien-être et la condition de l'âme, mais maintenant comme si j'aurais craqué et j'ai annoncé que quelque chose de terrible doit se passer aujourd'hui et je suis seul qui sera en sécurité, mais tous les autres doivent s'armer et ne pas dormir. "Qu'est-ce que tu, Artiste, est-ce que tu as perdu la tête?" - quelque chose de pareil sonnait en réponse. "Artiste" - c'était mon surnom du camp. Je me suis soudainement souvenu que je me trouve dans l'endroit où il serait mieux ne pas être franc et j'ai changé le sujet de la conversation. "Peut-être le temps se changera aujourd'hui". "Cette idée-ci déjà ressemble moins à des conneries. Je sens qu'il aille à pleuvoir" dit l'un d'eux qui savait les dictions météorologiques. Le soir, tout le ciel était assombri. j'ai prié, puis j'ai prié en autres langues, comme un pentecôtiste m'a appris qui était déjà libéré. J'ai fini tout ça par la prière "Notre Père".

          Après le dîner a une idée apparue et je ne sais pas dire d'où est venue cette idée: "ton salut est près du lavabo, ton salut est près du lavabo ..."

          Les "salopes" avec les couteaux longues ont fait irruption à environ une heure du matin. Ils avaient l'avantage numérique et l'avantage en armement. La soudaineté a également joué un rôle énorme. Tout se passait comme dans un film ou dans un rêve: les visages brutaux des tueurs, les piétinements, les jurons, les cris, le sang, les coups, la scintillation des lames. Quelqu'un qui préférait de "cracher au visage de la mort en instant lorsqu'elle regard dans les yeux, il a tué une "salope" avec une hache. Je ne sais pas de quelle façon, mais il était tué après, parce que je sais exact que personne n'a survécu dans cette baraque, sauf moi. Il est possible que je fusse resté immobile. J'étais venu à mes sens à cause de la voix: "regardez à l'Artiste. Il se repose comme au cinéma. Descendez-le!" "Il n'est pas voleur. Il n'est que leur nettoyeur", - quelqu'un a répondu. "Il est avec eux malgré tout. Et maintenant peut-il répandre l'information sur nous entre les camps. Tue ce salaud!"

          J'ai sursauté, comme si je serais un être électrique et on m'a branché. J'ai senti la force et légèreté et me suis précipité vers lavabo. Je ne sais pas jusqu'à présent, si une imagination avait lieu, ou j'ai vu exactement ce coin-là qui est situé à deux cents mètres de notre baraque près des bâtiments de production où nous buvions d'habitude le thé fort souvent. Et j'ai vu cet endroit bien appris, où j'étais chaque jour, comme s'il serait dans un rectangle verdâtre de taille humaine et un peu brillait une faible lueur. En courant, j'ai sauté dans ce rectangle et ... je suis miraculeusement et soudainement apparu dans cet endroit-là.

          Une averse est tombée sur moi d'en haut. Un orage furieux tonnait, mais on pouvait entendre les jurons, les cris de mort et le bruit de verre cassé malgré tout. Il n'y avait pas une place à m'abriter de la pluie. La température était d'environ dix degrés au-dessus de zéro. Quand je courais vers lavabo, quelqu'un a réussi à me piquer avec un couteau une fois, mais légèrement, et maintenant sentais-je que la blessure, à vrai dire, l'égratignure, saignait-elle pas beaucoup, mais de la manière persistante. Puis saignait-elle deux heures encore après que la pluie est finie, en donnant à mes vêtements un air ensanglanté et effrayant à cause de cela. En tremblant de froid, j'étais allongé sur le sol pendant plusieurs heures. Quoiqu'il il ne plût plus que pendant d'une heure, je suis trempé jusqu'à la peau. Je ne pouvais pas revenir dans la baraque. N'importe qui me pouvait tues et comment passer le reste de la nuit en compagnie des trente cadavres qui sont mort d'une mort violente! Je me suis endormi avant l'aube.

          Je me suis réveillé à cause des dents-de-chien et des cris des matons, mais en remarquant que mon vêtement était ensanglanté, ils se rendirent compte que j'étais blessé et ils me menèrent au lazaret du camp qui était situé au même territoire. Beaucoup du monde se cachait ici du travail, car le travail était un acte répréhensible de point de vue des "voleurs dans la loi", les gens se cachaient ici aussi des locals intrigues et affrontements qui pouvaient finir par la mort avec grande probabilité. On venait ici après avoir mangé des ongles, après avoir ouvert ses propres veines ou à l'aide de nombreuses autres façons. Les conditions extrêmes stimulaient l'ingéniosité des gens.

          Quoique la perte de sang était sensible, la blessure guérissait rapidement et tout le monde croyait que je sors bientôt à travailler. Néanmoins, quand je me suis remis de la secousse nerveuse après long sommeil, la blessure a commencé à s'envenimer. La suppuration n'était pas dangereuse, mais la température s'est augmenté jusqu'à quarante degrés et le danger est venu d'une direction complètement différente: c'était la pneumonie.

          Pour plusieurs mois étais-je entre la vie et mort. La maladie se retirait quelquefois et me menait quelquefois proche à cette ligne, si on la traverse, on ne reviendra jamais à ce monde. Ils m'allaient à sortir de l'hôpital, mais une prochaine vague de maladie me frappait. La maladie ne me laissait pas jusqu'au printemps. On m'a sorti à la fin d'Avril. Je ne sais pas pourquoi, je croyais que tout finirait bien, et cette foi m'a aidé à endurer et même à me rendre plus fort.

          Je tentais longtemps d'interpréter les événements, mais il n'y avait personne à me le suggérer. Je me suis rendu compte immédiatement que de cette façon pusse-je evader le camp. Néanmoins, peut-on "sauter" comme ça une grande distance? À l'étranger, par exemple? Peut-être est-ce arrivé par accident? Est-ce que ce n'arrive qu'en conditions extrêmes et la probabilité est un millionième? Ne répétera jamais?

          En pensant pendant beaucoup d'années, en me souvenant, en analysant et comparant, en recueillant petit à petit information d'occultisme qui on ne publiait jamais dans cette époque, y compris les rumeurs et cancans, en utilisant la méthode d'essai et d'erreur, une théorie harmonieuse était créé graduellement de cette façon. Je ne comprenais rien telles sciences comme la physique et mathématiques. Néanmoins, maintenant avais-je besoin de les apprendre et connecter à l'affaire aussi. Je ne me violais pas. L'acquisition de connaissances, la recherche de vérité, cela m'est devenu comme un jeu qui est le plus intéressant. Et quelle joie m'est arrivée! Comme si je me trouve entre quatre murs toute la vie, sans savoir que quelque chose existe dehors. Et voilà je me suis sorti enfin. Et je suis maintenant sur un terrain merveilleux et vaste et de plus en plus d'horizons s'ouvrent devant moi.

          Après la libération devais-je faire attention aux problèmes quotidiens. Comme je le voulais, j'ai vendu la maison que j'avais habitée et l'ai acheté ici, soixante-dix kilomètres de l'endroit, où j'étais emprisonné. 

          Je n'ai dit jusqu'à bout. Je voulais venger, mais je me suis rendu compte après l'expérience exotique et terrible que la mieux vengeance est à observer de côte, comme les ennemies détruisent l'un l'autre. Ce que j'ai préféré la maison en bordure du village, n'est pas accidentel. J'ai décidé de ne l'utiliser que temporairement. Je m'habituais de plus en plus à la vie dans la taïga. Je m'allais du village à la forêt plus en plus souvent et et retournais plus rarement, en éloignant plus en plus dans la taïga.

          Néanmoins, il ne savait personne, où je m'allais et pourquoi. Bien sûr c'est métaphoriquement, on mange souvent une personne dans les villages comme ça, c'est-à-dire, on le supplante. Peu importe, comment je me tordrais devant eux ou les adorerais, tôt ou tard ça finirait mal, ce ne pourrait que ralentir une catastrophe imminente. Mais j'ai fait comprendre à eux immédiatement que ce n'est pas leurs affaires, comment je vis, comment je respire, avec qui je me couche et sur quoi je pense.

          Bien sur, je pourrais devenir leur premier objet des harcèlements. Il y avait beaucoup de voyous, de flics, de fils des matons des camps de prisonniers et de chicaneurs soviétiques, il y avait une sorte des gens comme ça aussi. Cette soi-disant "élite" était diluée par philistins petits qui se balançaient avec la queue entre les jambes et tenaient le nez en sol. On peut comprendre ceux les derniers. Il ne fallait que de telle manière se comporter pour survivre. Il était impossible de découvrir, qui est ami à qui ou qui est ennemi à qui. En étant soûl, il pouvait prêter serment de l'amitié éternelle devant vous, mais après une demi-heure pouvait-il raconter à l'autre copain de boisson, quel bouc vous êtes. Ils pouvaient casser la côte ou mâchoire l'un l'autre dans l'autre altercation, mais lendemain pouvaient-ils boire la vodka ensemble. Il y avait aussi de telles histoires à plusieurs reprises. Un voisin a emprisonné autre. Après avoir passé plusieurs années derrière les barreaux, il était libéré et ils saluaient gentiment l'un l'autre chaque jour, malgré que la chose pareille pût avoir lieu une fois de plus. Pour les fêtes avait-y-il soûleries et bagarres avec les villages voisins tout le temps. En mieux finissait-ce à l'hôpital et au pire à la prison. Si j'y habite constamment, ils me déchiraient avec plaisir, mais chaque fois en essayant de m'attraper, ils attrapaient l'air. Je m'échappais. Je ne restais jamais là-bas pour les fêtes. J'ai mis l'argent que j'avais obtenu de la vente de la maison sur un compte d'épargne à Krasnoïarsk même. Je l'avais d'argent assez pour voyager Krim plusieurs fois et recouvrer la santé après les camps de prisonniers. C'est possible, tu veux questionner, pourquoi n'ai-je pas utilisé ma capabilité à évader des prisons. En deuxième fois je n'en ai réussi qu'en 1955, lorsque je pouvais gérer le processus consciemment. Dès le printemps de l'an 1957 fais-je cela constamment et la connaissance pratique marche infaillible, plus fiable qu'une voiture. 

          -As-tu essayé de compter, - Albert a questionné, - combien fois en jour "escalades"-tu à travers l'espace comme à travers une clôture? En moyenne?

          -Je viens de comprendre de quoi tu parles. Je peux dire que ce numéro est à deux chiffres et il est plus proche à dix qu'à quatre-vingt-dix-neuf. Je ne peux pas dire plus exact. Je n'ai pas pensé à garder des registres dès le début.

          -Est-ce que ça veut dire que tu as escaladé au moins 130.000 fois.

          -Et rien de mal ne m'est arrivé. Est-ce que tu veux questionner sur cela? Nous ne sommes pas encore venus à l'ingénierie de sécurité, mais je la vais à discuter aussi. Et il est plus commode dans la conversation si nous n'escaladons pas comme à travers l'espace, mais nous irions successivement et en permanence. Si j'ai commencé à parler sur la Sibérie, je vais à parler sans détails des choses principales jusqu'à bout.

          Ainsi, la situation dans le village se réchauffait. Dans l'époque du dégel de Khrouchtchev, les bagarreurs ont laissé aller leurs instincts. Les bagarres entre les habitants du village sont devenues plus violentes. Beaucoup d'eux s'est allé aux villes: à Krasnoïarsk, Atchinsk, Abakan. Entre des moujiks restés dans les querelles de plus en plus étaient utilisés les couteaux, les haches, même les fusils de chasse. Quand ils étaient sobres, ils étaient lâches comme les lièvres. Dans les vieux jours, on engageait des procédures pénales à cause du trouble à l'ordre public, mais maintenant on les engageait de plus en plus souvent à cause des lésions corporelles graves ou les meurtres. Le rassemblement principal des voyous de plus en plus se dissipait graduellement.


The same in English: https://la-flagellation.blogspot.com/2017/10/the-teleportation-part-1-chapter-6.html

Le texte russe original: https://proza.ru/2010/01/08/48

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